Impôt sur la vente d’un bien immobilier en Espagne : comment calculer ?

Homme d'âge moyen en tenue décontractée examine des documents financiers dans un appartement espagnol

3 % : c’est la part que l’État espagnol prélève d’office sur le prix de vente d’un bien immobilier détenu par un non-résident, quelle que soit la réalité de la plus-value. Ce pourcentage, affiché sans nuance sur l’acte de vente, résume à lui seul l’approche du fisc espagnol vis-à-vis des vendeurs étrangers. À cela s’ajoutent des mécanismes d’abattement aussi anciens que complexes, réservés aux biens acquis avant 1994, qui transforment le calcul de la plus-value en véritable casse-tête administratif.La vente d’un bien immobilier en Espagne ne se limite pas à signer un compromis et à empocher le produit de la cession. Elle implique des formalités pointilleuses, des justificatifs à fournir dans les temps, et des règles qui varient parfois d’une région à l’autre. Se reposer sur un expert du droit fiscal espagnol n’a rien d’un luxe : c’est souvent le seul moyen d’éviter la moindre erreur de calcul ou d’interprétation.

Vendre un bien immobilier en Espagne : ce qu’il faut savoir sur l’impôt sur la plus-value

Impossible d’ignorer la fiscalité espagnole lorsqu’on cède un logement ou une maison. Dès que la vente d’un bien immobilier se profile, la question de l’impôt sur la vente d’un bien immobilier en Espagne s’impose. Deux taxes principales attendent le vendeur au tournant : la plusvalía municipal, la fameuse taxe communale sur l’augmentation de la valeur du terrain, et l’impôt sur la plus-value immobilière prélevé à l’échelle nationale.

Commençons par la plusvalía. Cette taxe, calculée sur la hausse de la valeur cadastrale du terrain (peu importe le bénéfice réel du vendeur), varie d’une commune à l’autre. Les taux diffèrent considérablement entre Madrid, Barcelone, Valence et le reste du pays. Le vendeur dispose d’un délai de 30 jours après la signature de l’acte de vente pour régler cette somme auprès de la mairie. Même une opération sans plus-value réelle peut déclencher cette taxe.

À côté, l’impôt sur la plus-value immobilière nationale s’applique sur la différence entre le prix de vente et le prix d’achat, après déduction des frais et des investissements justifiés. Pour les non-résidents, une retenue automatique de 3 % est opérée à la source sur le montant total de la transaction, un dispositif destiné à garantir le paiement effectif de l’impôt. Négliger cette étape, c’est s’exposer à des complications sérieuses avec l’administration fiscale espagnole.

La dimension internationale complique encore la donne. Un résident fiscal français, par exemple, doit jongler avec les conventions fiscales, la déclaration des gains en France et en Espagne, et le calcul du crédit d’impôt. Naviguer dans ce labyrinthe requiert une compréhension fine des règles, au risque de voir surgir des rappels d’impôt inattendus.

Comment se calcule la plus-value immobilière lors d’une vente ?

Le calcul de la plus-value immobilière en Espagne repose sur une logique simple en apparence : mesurer le gain réalisé entre l’achat et la revente du bien. Mais le diable se cache dans les détails. Deux montants sont à retenir : le prix d’achat et le prix de vente, à ajuster soigneusement.

Le prix d’achat ne s’arrête pas au montant inscrit dans l’acte initial. Il faut y ajouter tous les frais liés à l’acquisition : droits de mutation, honoraires de notaire, frais d’enregistrement. Les travaux d’amélioration, à condition d’être prouvés par des factures en bonne et due forme, sont également intégrés. Attention : les simples réparations courantes n’entrent pas en ligne de compte.

Le prix de vente, lui, s’entend net. Il s’agit du montant réellement perçu, duquel on soustrait les frais de transaction : commissions d’agence, frais de notaire, taxes spécifiques éventuelles. Ces ajustements sont déterminants pour obtenir la base imposable de la plus-value.

Voici comment s’articule ce calcul :

  • Prix de vente net (après déduction des frais de cession)
  • diminué du prix d’achat net (après ajout des frais d’acquisition et des investissements justifiés)

Le résultat obtenu constitue le gain patrimonial soumis à l’impôt en Espagne. Contrairement à certaines législations, l’Espagne n’accorde pas d’abattement lié à la durée de détention, sauf cas exceptionnels pour les biens très anciens. Cette méthode s’applique à tous, qu’ils soient résidents ou non-résidents, avec des taux et des obligations déclaratives différents.

Résidents, non-résidents : des taux d’imposition et démarches qui diffèrent

En Espagne, la fiscalité immobilière distingue nettement les résidents fiscaux des non-résidents. Un résident fiscal espagnol est soumis à l’IRPF (impôt sur le revenu national), où la plus-value immobilière s’ajoute aux autres revenus imposables. L’impôt fonctionne par tranches progressives comprises entre 19 % et 28 % en 2024.

Le non-résident, qu’il soit français ou originaire d’un autre pays de l’Union européenne, relève de l’IRNR (impôt sur le revenu des non-résidents) : taux unique de 19 % pour les Européens, 24 % pour tous les autres. Lorsqu’un non-résident vend un bien immobilier en Espagne, l’acheteur prélève d’office 3 % du prix de vente et le reverse à l’État espagnol. Ce mécanisme de retenue vise à garantir le paiement effectif de l’impôt, même en cas de départ du vendeur hors du territoire. Si le montant total de l’impôt dû est inférieur à cette retenue, le vendeur peut demander à récupérer l’excédent.

Les formalités diffèrent également selon le statut. Le résident reporte la plus-value dans sa déclaration annuelle de revenus. Le non-résident, lui, doit remplir le formulaire fiscal n°210 dans les quatre mois qui suivent la vente. La convention fiscale franco-espagnole évite la double imposition : la plus-value immobilière est imposée en Espagne, mais l’impôt payé y ouvre droit à un crédit sur l’impôt français.

Il ne faut pas oublier la plusvalía municipale, qui s’ajoute à l’addition. Cette taxe locale frappe l’augmentation de la valeur cadastrale du terrain entre l’acquisition et la revente. Elle s’applique à tous les vendeurs, sans distinction de résidence, et son montant dépend de la durée de détention et des valeurs cadastrales fixées par chaque commune.

Jeune femme souriante vérifiant des documents immobiliers devant une maison espagnole

Éviter les erreurs de calcul : l’importance de consulter un expert fiscal

Calculer l’impôt sur la vente d’un bien immobilier en Espagne peut vite se transformer en parcours d’obstacles. Entre la diversité des régimes, la subtilité des conventions et l’existence de multiples taxes annexes, le risque de se tromper guette à chaque étape. Une erreur sur un justificatif, un oubli de mention, un calcul hâtif : et ce sont des pénalités, voire la perte d’un crédit d’impôt en France qui menacent. Même la notion de perte patrimoniale doit être traitée avec rigueur, car elle implique la prise en compte de frais, de travaux, de droits de mutation, parfois ajustés selon des règles spécifiques à chaque cas.

L’appui d’un expert fiscal s’avère souvent déterminant. Ce professionnel apporte un regard précis sur la structure du prix de vente, vérifie l’existence d’exonérations possibles, anticipe les effets sur la fiscalité française et espagnole. Il maîtrise la convention franco-espagnole et les délais pour les formalités : formulaire 210, demande de remboursement du trop-perçu, etc.

Un accompagnement fiscal sur mesure permet notamment :

  • Un calcul exact de la plus-value immobilière
  • L’analyse des conditions d’exonération (résidence principale, durée de détention, réinvestissement du produit)
  • La gestion des taxes locales et de la plusvalía
  • L’optimisation du crédit d’impôt pour éviter tout risque de double imposition

En Espagne, les règles fiscales évoluent, les contrôles se multiplient, et les détails régionaux changent la donne. S’entourer des bonnes compétences, c’est s’assurer une opération sereine, des papiers en règle, et surtout, la certitude de ne pas laisser filer une partie de son patrimoine dans les méandres du fisc espagnol.